Après plus d’une semaine au sein de l’association Ishpingo, je quitte avec quelques regrets la ville de Tena. Mon objectif est maintenant de retrouver les Andes pour rejoindre la frontière péruvienne.
Après ce grand repos, j’ai un assez bon rythme. Deux jours plus tard, j’arrive à Macas : Je suis accueilli dans la ville par une formidable montée. Pendant toute mon ascension, une voiture me suit avec les feux de détresse (ma vitesse est dangereusement lente). En haut de la montée, je remercie mes anges gardiens, il s’agit d’un jeune couple. Le gars est pompier et me fait savoir que je suis le bienvenu dans la caserne de la ville, bonne nouvelle !!
Après le village de Limon, je fais ensuite étape dans la ville de Qualaquiza. Je remarque alors la présence de nombreux enfants en tenue traditionnelle qui semblent répéter une chorégraphie dans la rue. En soirée, j’assiste alors à une sorte de kermesse dans le gymnase de la ville. Je n’étais pas au courant, mais « J’ai vu de la lumière et entendu de la musique, alors je suis entré » 🙂
Je mets quelques instants à apercevoir l’inscription « Feliz dia Mama », je comprends alors (grâce à un solide espagnol) qu’il s’agit de la fête des mères !! On ne rigole apparemment pas avec ça ici : jusque minuit, ce sera chants et concerts en tenue traditionnelle 😉
En prévision de ma longue journée du lendemain, je n’attends pas l’issue du spectacle et je vais alors dormir pour me reposer. Mais c’était sans compter le jeune homme qui a eu l’excellente idée de réveiller à 3h du matin un quartier entier en chantant pendant une bonne demi-heure sous les fenêtres de sa maman pour lui souhaiter une bonne fête. C’est une autre culture !!
De mon côté, le matin, j’ai fièrement souhaité une bonne fête à ma propre maman. Manque de bol : en Europe, c’était 2 semaines plus tard Mais l’intention y était 🙂
Malgré ma nuit très légèrement écourtée par l’intermède musical, je rejoindrais la ville de Yantzaza. Sur la route, je croise un voyageur à vélo : Mauro, 57 ans, colombien. Il voyage ainsi depuis 13 ans à travers l’Amérique du Sud. J’apprends plus tard qu’il s’agit de Mauro Valendia et qu’il se fait nommé «el Correcamino de Colombia».

Mauro, 57 ans. Depuis 13 ans sur les routes d’Amérique du Sud
Après une journée de repos à Yantzaza, je me dirige enfin vers les Andes. Je fais escale à Loja, une ville dont j’avais clairement sous-estimé la taille !! Le lendemain, j’arrive à Yangana, un village dont j’avais clairement surestimé la taille 😉 Il n’y a pas d’auberges, l’église est en réparation, aps vraiment de solution pour dormir. Une famille accepte de m’héberger. Trois générations partagent la maison, les deux jeunes enfants sont ravis de regarder mes photos et vidéos.
Le lendemain, après un petit-déjeuner très gentiment offert, je m’attaque à une journée assez dure. Ça monte assez fort et les derniers kilomètres avant la frontière ne sont -parait-il – pas asphaltés…
La fin de cette journée est en effet marquée (notamment) par une montée très difficile : 8 km de piste caillouteuse à près de 15% depuis Ishmanshi jusque Zumba (village très près de la frontière).
Le lendemain, il me reste alors 27 km de piste avant de rejoindre le Pérou. La route menant à la frontière est assez exigeante : une piste caillouteuse avec beaucoup de relief, il faut parfois franchir des murs de près de 20%.
Heureusement, la fin n’est que de la descente jusqu’au poste frontière.

De l’autre côté du fleuve, le Pérou !!!